samedi 24 juillet 2010

Torpeur estivale

Des pubescentes  trépignent de vanité néophyte, submergée jusqu’à l’hypogastre, nullipare et platement vestale. Des djeunes hommes à la poitrine à peine laineuse s'ébrouent à l'aide de prothèses viriles... frisbee, raquettes, ballon rond. Des mysticètes d’origine anglo-saxonne, rougeoient sous les feux d’Hélios. Plus loin, des proboscidiens bataves qu’on devine être de sexe femelle se font énergiquement oindre l’épiderme par leurs frêles et ivoirins compagnons d’une solution huileuse dans le but d’accélérer une coction carcinogène déjà bien entamée. Des mioches à la nudité rissolée s’ébaubissent devant l’architecture sablonneuse d’un fort médiévaleux et de sa douve par un plus fortuné compagnon qui a en sa possession deux seaux, une pelle et un râteau qu’il se garde bien de partager. Une parente réussit à enfiler des bermudas sur les nus rejetons avant que ceux-ci n’aillent rehausser le minestrone de la mer de leur jeune anatomie. Ils battent des mains avec et sans flotteurs comme des pantins désarticulés, comme des albatros maladroits. Leurs petites mimines ne savent pas encore ce qu’est un geste inutile. Ils s’aspergent d’insouciance, d’un bonheur primitif propre à l’enfance.


Faire le pied de grue sur un parking face mer en attendant la vente à la sauvette d'homards et de tourteaux. Tout juste sortis du court-bouillon, manger la chair à la main, les sucs dégoulinants dans la mayonnaise maison.


Un tour de chaland en Brière. En entendant frémir les ajoncs de petits pas suspects, se demander si on a bien fait d'avaler cette tartine de pâté de ragondin.


Prendre son temps, lézarder en terrace. L'été ne dure qu'un temps...

mardi 13 juillet 2010

Prairie Rose Barn Dance

Yee-haw! Clin d'oeil à la rose des prairies de l'Alberta qui pousse sauvagement un peu partout, égayant quelque peu le bouseux paysage... fallait bien que je trouve quelque chose de sentimentalement terni pour me requinquer les esprits quant à ce départ imminent!

Défi 13 du mois de juillet décliné en deux versions... un mélange de bleu, d'écru et de rouge qui fait penser au lait frais, aux barn dances - genre de guinguettes trans-atlantiques, aux moissons, aux vieilles faïences craquelées, aux Levi's râpés, aux palissades repeintes en blanc l'été, aux jardins de roses avant que celles-ci ne se fanent à l'approche d'un hiver trop froid qui arrive toujours trop tôt et qui dure toujours trop longtemps. Dernière chance pour sauteries en quelque vieille grange ensoleillée...

Robe napolitaine Oliver + S en soie doupion de couleur ivoire brodée de roses rouges et denim léger bio en chanvre/coton bleu chiné, bouton en corne blonde sculptée

Robe napolitaine Oliver + S en soie doupion de couleur ivoire brodée de roses rouges et popeline de coton Newman à micro-rayures blanches et azures, bouton Wildwood en branche de sapin canadien de récup, serre-tête assorti en popeline de coton Newman à micro-rayures blanches et azures et roses roulées à la main en soie doupion rouge cerise

mercredi 7 juillet 2010

Célébration Critique

Vingt-deux!  Vingt-deux soumissions de tapuscrits et autant de refus... trop forte... j'ai battu les 19 refus  de Paul Auster... à 50 j'ferais une fête. Vous êtes tous invités. Ce vingt-deuxième refus me parvient le 22 du mois (dernier) alors que je suis parvenue en ce triste monde un 22 en Germinal. Vingt-deux chapitres dans l'Apocalypse selon Saint-Jean. Vingt-deux arcanes principales au Tarot. Vingt-deux lettres kabbalistiques pour signifier l'Univers. Vingt-deux pour représenter le terme de la création et de la parole en bambara. Chuis pas portée sur la chose ayant longtemps troqué mes lettres de noblesse catholiques pour des spiritueux plus terre-à-terre... dommage j'aurais pu m'affubler d'un prétexte messianique, me porter garante d'un complot divin. Cerise sur le gâteau... une missive personnalisée et manuscrite de la main blanche de l'éditeur! J'ose espérer une touche d'originalité dans la critique! Un sarcasme ravageur et inusité, des diatribes, des philippiques virulentes, des injures, des bordées farouches, des menaces comminatoires qui  mettrais mon ego surdimensionné en capilotade, qui m'ôteraient à tout jamais le goût de noircir le papier. Blaaahhh! Que nenni! La trop familière galimafrée vient me roter ses relents réchauffés en pleine tronche. Condamnation : Texte trop verbeux et vindicatif. J'aurais préféré quelque chose de plus clinquant, de plus nerveux, de moins téléphoné en ce jour d'anniversaire symbolique... qu'à cela ne tienne... ayant dégotté une vieille rouillarde, je grave sa mémoire. Éthyliquement parlant. Je picte donc mon Pommard aux refus et aux refusés, aux ignorés, aux "ratés", aux gougnafiers, aux foutriquets et aux paltoquets! Longue vie!